Patrimoine

Histoire

Aujourd’hui sur la lisière de la forêt de Paimpont, mais jadis perdu dans les grands bois de BROCELIANDE, Saint-Péran était au moyen-âge un petit prieuré membre de l’Abbaye de Montfort-sur-Meu, situé dans la paroisse de Paimpont.

Il semble probable que le prieuré de Saint-Péran fût fondé par les seigneurs de Lohéac, qui possédaient alors la partie de la paroisse de Paimpont où se trouvait ce petit monastère. Il devait même être établi en 1257, lorsque Guillaume de Lohéac donna aux chanoines réguliers de Montfort-sur-Meu le droit d’usage de la forêt de Brocéliande. En 1467, la Charte de Brécilien mentionne ce privilège des prieurs de Saint-Péran et voici comment elle s’exprime :

“L’Abbé de Montfort-sur-Meu, comme prieur du prieuré de Saint-Péran, situé en la forêt de Brécilien, a usage au quartier de ladite forest qu’on appelle Lohéac, scavoir, pasnage, pesson et herbage à toutes bestes qu’il tiendra et aura en ladite mestairie et qui lui appartiennent, lesquelles il pourra faire conduire et mener en ladite forest, par son valet, non par mestaier ayant part esdictes bestes, sans les ecrires ny rien en noier…. Aussi peut ledit Abbé prendre pour son chauffage du bois tant chaist que abattu par pied, s’il n’entrouve de chaist ; et pour les édifices et réparations de son dit prieuré et des clostures d’icely peut prendre et faire abattre bois convenable pour ce faire et en user audit prieuré seulement…. même, ledit valet, demeurant audit prieuré, peut, si bon lui semble, prendre et abattre bois pour faire charrette, charretis et roue, et en user au labourrage audit prieuré seulement.”

Ce texte, dont nous avons conservé l’originalité permettant ainsi de s’apercevoir de l’évolution de la langue française, a son importance, il nous confirme que le prieuré de Saint-Péran fut fondé par les seigneurs de Lohéac ; il nous apprend en outre, qu’au XV° siècle ce prieuré n’était plus habité par des moines, mais uni à la mense abbatiale, puisque l’Abbé de Montfort-sur-Meu en était lui-même le prieur; c’était seulement alors une métairie avec chapelle.

Aussi les chanoines de Montfort-sur-Meu ne firent-ils pas difficultés d’aliéner le prieuré de Saint-Péran, probablement durant le XVI° siècle, qui vit s’effectuer tant de ventes en ce genre.

Les habitants de Saint-Péran sollicitèrent de l’évêque de St-Malo l’érection d’une trêve en leur faveur. Monseigneur du Bec y consentit et érigea le 27 février 1606 la chapelle de Saint-Péran en “église succursale de Paimpont, ayant fonts baptismaux et droit de sépultures”, à la condition toutefois que les habitants entretiendraient cette église et doteraient convenablement leur curé, nommé par le recteur de Paimpont. Il ajouta que le curé de Saint-Péran devrait venir chaque année avec ses tréviens faire ses pâques à l’église de Paimpont. (N.B : à cette époque le chef de paroisse s’appelait RECTEUR, et les vicaires, s’appelaient CURES.)

On donna immédiatement au nouveau curé de Saint-Péran deux pièces de terre valant en 1661 environ 200 livres de rentes ; plus tard on lui assura une autre rente de 120 livres et un logement convenable ; il eut aussi la jouissance de l’utilité de l’église de Saint-Péran dite fillette de Paimpont. Ce n’est qu’en 1677 que les chanoines réguliers de Paimpont achetèrent l’ancien prieuré de Saint-Péran qui avait d’abord été vendu à des séculiers.

Le “Pouillé”, manuscrit de Saint-Malo (1739-1767), nous dit qu’à cette époque, Saint-Péran, trêve de Paimpont, contenait deux cents communiants et avait pour décimateur l’Abbé de Paimpont. “Cette trêve est desservie par un prêtre séculier amovible; on y administre tous les sacrements et l’on y fait toutes les fonctions curiales, mais le curé vient avec les tréviens faire ses pasques à Paimpont.”

Cet état de choses dura jusqu’à la Révolution, et en 1803 Saint-Péran fut érigée en paroisse.

L’église actuelle remonte pour l’essentiel au début du 18ème siècle (1709-1730). Elle est en forme de croix, avec choeur à pans coupés, et renferme une vieille tombe armoriée de trois huchets et une statuette légendaire de la Sainte Vierge placée dans la muraille et accompagnée d’une inscription en latin.

La tradition locale conte que deux évêques vinrent à Saint-Péran et transférèrent solennellement eux-mêmes cette statuette en 1661 de la forêt de Paimpont en l’église de Saint-Péran.

La confrérie du Rosaire fut érigée en cette église le 10 février 1726 ; il s’y trouvait, en outre, trois ou quatre fondations au siècle dernier.

Sources :

– Maison des Religieuses, Saint-Péran.
– Archives départementales.

Saint-Péran dans le temps


Patrimoine

La Fontaine St-Emerance

La Fontaine qui se situe sur l’axe St-Péran / Treffendel est “La Fontaine St Emerance”. Celle-ci a le privilège de guérir des coliques. C’est ainsi que tous les ans des gens venaient en pèlerinage de très loin afin de soigner leur bébé. Sous la vierge de la fontaine, des gens y laissaient une offrande, par la suite cette offrande était portée dans l’église sous la statue de St Emerance.

Par ailleurs, le boulanger venait se ravitailler en eau de cette fontaine pour faire son pain ; les gens du voisinage venaient pour chercher de l’eau.

Mode d’emploi :

1- Allumer un cierge devant la statue de St Emérance, dans l’église de Saint Péran ;

2- Puis se rendre à la fontaine et boire un verre de son eau.

N.B. : La Mairie ne garantit pas le caractère potable de l’eau de la fontaine !

Les Fours

Saint-Péran compte de nombreux fours à pain implantés à l’extérieur des maisons, dans la cour ou le jardin. Certains sont encore utilisés.

Les fours de Saint-Péran se caractérisent par une couverture très pentue, en ardoises tenues par de grands clous plantés directement dans la masse de terre qui recouvre la chambre de cuisson, sans aucune charpente. La voûte de la chambre de cuisson était construite non pas en briques, mais en argile crue. Il était nécessaire de refaire cette couche d’argile à intervalles réguliers; pour cela, il fallait gratter la vieille couche d’argile et en étaler une nouvelle, le tout dans une position inconfortable : couché sur le dos, le devant du corps à l’intérieur du four. Il fallait ensuite chauffer le four pour cuire la nouvelle voûte.

Le Puits

Le puits se trouvant sur la place de l’église, fût construit par le Maire Monsieur Feron et inauguré le 4 août 1946. Le puits fait 22 m 40 de profondeur, l’eau ne tarissant jamais.

 

Notons qu’actuellement l’eau potable du réseau vient de l’étang bleu de Paimpont, ancienne mine de fer noyée sur une surface de 3 ha 80 ares.

Beaucoup de petits éléments du patrimoine sont aujourd’hui cachés par la végétation et inconnus des habitants. Ainsi des fontaines, des lavoirs, des chemins creux, les landes ont vocation à reprendre vie. Notre volonté est non seulement de les rendre visibles mais, peut-être aussi,  d’y faire revivre des savoir-faire oubliés. Le patrimoine préservé sera  autant matériel qu’immatériel.

Eglise Saint-Pierre de Saint-Péran

 Historique

La grosse tour carrée surmontée d’une flèche en ardoise porte le monogramme IHS avec la date 1709, date de reconstruction de l’église, au dessus d’un écusson ; sur le coté s’ouvre le vieux “chapitret” (porche rustique) que soutiennent deux grosses colonnes cylindriques, c’est là où l’on publiait les bans sous l’ancien régime.La première construction date du 12ème siècle, l’église était une modeste dépendance de l’Abbaye de St-Jacques de Montfort (1152). Le prieuré de Saint-Péran fut aliéné au XVI° siècle environ.
L’église est le principal monument du village, elle a l’architecture typique des vieilles églises rurales du département d’Ille et Vilaine, elle se compose d’une nef à chevet droit, d’un transept et d’un clocher à l’ouest.

Le porche abrite de vieux fonts baptismaux de 1402 devenus bénitier.

Au dessus de la porte, le noms des ouvriers qui ont oeuvré à la construction de l’église : Demeuré, Colas, Brise-Orgueil.

L’intérieur de l’église contient une pierre tombale aux armes des Rolland, avec deux autres écussons frustes et un bénitier ovale sculpté.
Dans le transept, on peut voir une très petite statue de la vierge sculptée, avec une longue inscription latine rappelant qu’elle a été trouvée dans le tronc d’un chêne en 1522 et apportée à l’église en 1661.
(Un oratoire à Notre Dame du Chêne se trouve aussi sur la route d’Iffendic, en forêt).

Sources :
 Maison des Religieuses, Saint-Péran.

 Patrimoine des Communes d’Ille et Vilaine, éditions Le Flohic.

Pour en savoir plus, imprimer le documentaire réalisé par le Père Roger Blot